Alors voilà.
Pendant l'été dernier, lors de mon voyage à l'étranger, j'ai peu à peu cesser "d'adorer" écrire des fanfictions et commencé à seulement "apprécier" tout les visages du fandom. Quelques idées ont germé dans ma tête: des histoires originales, et pas des fanfics, cette fois.
Bien sûr, c'est la même procédure que pour écrire même la plus simple des fics, sauf que j'ai surtout aimé l'étape de la création et du développeemnt du personnage, chose qu'on peut seulement faire de façon limitée dans une fanfic.
Tout ça pour dire que j'ai pondu plusieurs dizaines de pages, variant plusieurs styles... et que j'ai besoin d'un avis.
Voici 2 extraits:
[align=center] Alpha Bêta (Titre temporaire) - Chapitre Un [/align]
« Mademoiselle Ix. »
La jeune fille leva la tête d’un coup sec, posant un regard plein d’espoir sur l’homme en toge noire, surélevé sur un piédestal sombre. C’était un respectable juge qui exerçait sa profession depuis bientôt deux siècles. Le tricentenaire n’avait même plus besoin de l’immense perruque blanche dont se parent les magistrats de la haute-cour tant ses cheveux étaient de neige.
Les rides qui sillonnaient le front du vieil s’étaient accentuées, ne présageant rien de bon pour l’accusée, agenouillée devant lui, les poignets liés derrière son dos. Elle était belle pour une fille de campagne, ses mèches violacées tombaient paresseusement sur ses yeux aux pupilles ivoire, ce même regard qui avait tant effrayé les habitants du village par son vide d’émotion.
« Le jury a tranché, annonça le juge de la voix grave, mais chevrotante des vieillards sur lesquels la vie a fait ses ravages. Vous êtes reconnue coupable d’homicide volontaire sur la personne de Tée. »
Elle hoqueta de surprise. L’adolescente à la peau diaphane bondit sur ses pieds, préparant une solide protestation, qui ne sortit toutefois jamais de sa gorge. L’un des deux gardes postés à ses côtés, un maigrelet blond aux cheveux filasse, dédaigna son sabre rouillé et glissa la lame émoussée sous le menton de la demoiselle. L’autre sentinelle, chauve mais aussi bâtie qu’une armoire à glace, d’une forte pression sur son épaule, l’obligea à se rasseoir.
« Je vous prie de vous calmer, Miss Ix, déclara froidement l’homme à la toge noire, en secouant la tête. Vous énervez ne vous servira à rien. »
Les pupilles de l’adolescente glissèrent vers la gauche. Du coin de l’œil, elle guettait l’expression faciale d’un jeune homme assis dans la haute estrade des témoins et des membres du jury, partiellement camouflée par les rideaux qui la drapaient. L’intéressé détourna la tête, balayant tristement de son regard pers la scène qui se déroulait devant lui. Ses cheveux couleur d’encre cachaient en partie son visage ainsi que ses larmes, sur le point de s’enfuir des confins de ses yeux.
« Kyu... appela Ix. Aide-moi, Kyu, je t’en prie. »
On ne répondit pas à son appel suppliant. Il ne tourna même pas la tête vers elle. Cela ne devait pas se dérouler de cette façon.
« Vous êtes condamnée à la peine de mort. La sentence prend effet immédiatement. »
À l’intérieur, le jeune homme sursauta, mais son visage ne tressaillit même pas. Que pouvait-il faire, seul contre tous? Il fallait bien que quelqu’un prenne la responsabilité des meurtres du Roi et de la Princesse Héritière. Et lui, Kyu, savait que si on l’avait jugée innocente, tous les soupçons se porteraient sur lui, le deuxième suspect sur la liste. Non. En fait, si les gens avaient mieux réfléchi, il serait à la place d’Ix, en ce moment. Il faisait un meilleur suspect qu’elle. Il avait un meilleur motif qu’elle. Mais qui serait assez fou pour se dénoncer soi-même? Alors, il se contenta de rester bien sagement à sa place. On l’avait appelé pour témoigner contre elle. Il n’allait sûrement pas se faire avocat de la Défense.
Un homme au visage masqué par une large capuche sombre, le bourreau, s’avança vers la victime injustement accusée. Il frappa du pied son estomac, comme on frappe un veau désobéissant. Elle se courba de douleur, son front heurtant violemment le plancher de pierre. Le son d’un os qu’on casse fit tressaillir Kyu. Était-ce son poignet? Son crâne? Une jambe? Il serra les dents. Pas question de flancher maintenant.
Le bourreau plaqua son pied sur la tête d’Ix et, sans plus de cérémonie, leva une hache bien effilée. Il l’abattit sur le cou de la victime.
« KYU! SALE TRAÎTRE! hurla-t-elle, furibonde. »
Sachant que son heure serait bientôt venue, elle utilisa son dernier souffle pour le maudire. « VA CREVER EN ENFER! »
Le jeune homme, bien installé dans l’estrade des jurys, voulut plaquer ses mains sur ses oreilles. Il eut le réflexe de fermer les yeux. Ne rien dire. Ne rien entendre. Ne rien voir. Il ne vit donc pas le regard fou de rage que lui jeta la condamnée. Tout cela n’était qu’une erreur. Les évènements ne devaient pas se dérouler de cette façon. Mais bien sûr, ni l’un ni l’autre n’étaient des mages, il leur était impossible de reculer dans le temps, même s’ils l’auraient tous deux voulu. Trop tard...
[align=center] *** [/align]
Et un autre:
[align=center]Simplement titré "Histoire d'un Mort" pour l'instant -- Prologue [/align]
[u]1[/u]
Un humain sans raison de vivre ne vit guère longtemps. Ou s’il vit, trouvera son existence morne et sera triste. Un humain qui perd sa raison de vivre peut en mourir. Il se suicidera probablement s’il est déjà de nature faible. De plus il n’a qu’une mince chance de retrouver une raison de vivre. Mais le pire est toujours l’humain qui réalise soudain que sa raison, son but, n’a plus aucun sens. Elle perd sa valeur, se flétrit et finit par se décomposer lentement, et douloureusement, pour finir par ne devenir qu’un simple tas de cendres. Aux yeux de l’humain, elle ne comptera plus et il finira par l’oublier. En fait, la raison elle-même sera oubliée, mais sans doute la personne se souviendra-t-elle qu’elle avait déjà été présente tout de même et probablement, c’est cette pensée qui lui fera le plus de mal. Réaliser soudain que tout n’était qu’une illusion sans sens. Et moi, il me semble que cette raison se soit mystérieusement évaporée. Quand? Je ne le sais pas. Pourquoi? Je l’ignore. Quelle était-elle? Je n’en ai qu’une vague impression.
C’est particulièrement dans ces moments que l’idée du suicide devient subitement très attrayante alors qu’on plissait le front de dégoût quand on en entendait parler aux nouvelles. On la contemple, cette douce idée, on l’envisage, on y songe sérieusement, mais finalement, par notre simple conscience ou un évènement miraculeux, on la rejette et lorsqu’on y repense, en temps désormais heureux, on se dit que c’était stupide et « Dieu merci, je ne l’ai pas fait! »
Malgré tout, il y a des milliers de gens chaque année qui traversent l’étape un et parviennent à la deuxième étape – la dernière – et qui commettent l’irréparable, ce geste. Ceux-là n’avaient soit pas assez de volonté pour échapper aux bras cruels de l’idée de la mort, soit qu’ils s’étaient trop enfoncés dans l’abîme de la dépression, un monde de ténèbres, si profondément ancrés dans leurs pensées noires et tout ce qui leur arrivait, qu’il n’y avait plus aucune issue : sans espoir de retour. Et ceux-là meurent, tout simplement, aussi simple que un plus un font deux. Ils abandonnent tout instinct de survie, ou peut-être que celui-ci ne jaillit qu’à la toute dernière seconde, alors que c’est trop tard, alors qu’ils ont déjà sauté dans le vide ou avalé le cocktail mortel. Ils défient toutes les règles de la Vie, allant jusqu’à renier leur nature d’homme, et se tuent volontairement alors qu’ils sont supposés se battre pour leur survie… Pourquoi?
Parce que la mort semble – ou « est » en fait pour certains – l’ultime délivrance de leur vie ratée. Le désespoir total. Et ils sombrent, abandonnent, se suicident. Ne veulent plus souffrir. Veulent être laissés en paix. Dormir, pour ne plus jamais se réveiller.
Moi aussi j’y pense, comme tout le monde j’imagine, mais trop souvent à mon goût, trop sérieusement pour une personne normale. Moi aussi, je veux être laissée tranquille. Le silence, je l’attends, mais ce salopard ne vient pas. Il ne se montre pas.
Et vous? Voulez-vous que je vous raconte comment j’ai perdu la vie? Et comment ma raison de vivre s’est effacée?
Alors éloignez vieillards et enfants car mon histoire ne doit pas être racontée à n’importe qui, elle ne doit pas tomber dans les oreilles innocentes…
Si les morts pouvaient parler, c’est ce genre d’histoires épouvantables qu’ils conteraient...
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Quelques critiques?