[quote=Dione.][quote=KiindeRy]Selon mon interprétation personnelle, Johann n'a jamais accepté le fait qu'il n'est pas été choisi par sa mère pour être confier Bonaparta. A mon sens, c'est là véritablement l’événement déclencheur de la naissance du monstre.
Johann a très certainement associé ce geste à un manque de confiance de la part de sa mère envers ses propres capacités. Pour nous lecteurs, il est évident que l'enfant qui reste à ses côtés est celui qui sera censé être protégé de la folie de ces hommes, mais qu'en est-il dans l'esprit de l'enfant : et si celui qui partait était le privilégié ? et si l'expérience en faisait un être extraordinaire ?
Dans cette optique, l'on peut aisément imaginer que Johann, peu confiant de lui puisque se sentant rejeté car non choisi, aura tout fait pour s'approprier le vécu de sa sœur.
Par ailleurs, l'expérience ne se limite pas au jeu de massacre avec Anna pour témoin, Bonaparta aura pris le soin de confier un lot de consolation à celui qui reste un livre, le fameux "monstre sans nom". Ainsi, tandis que Anna partait vers la Villa des Roses, Johann s’imprégnait de son livre, allant jusqu'à s'identifier au monstre, s'en sentant très proche puisque lui aussi à la recherche de sa propre identité : n'oublions pas que les enfants étaient jumeaux, et qui plus est habillés à l'identique, allant jusqu'à la confusion du sexe de Johann puisqu'il était habillé en petite fille ! Par conséquent l'expérience se jouait sur deux fronts : le traumatisme visuel d'un côté et le questionnement de l'autre.
Au moment du retour de Anna, Johann s'est totalement approprié l'histoire du monstre. Lui aussi souhaite rentrer dans la peau de son jumeau : il lui fait répéter encore et encore la scène que sa sœur a vécu, jusqu'à finir par être persuadé que ce sont ses propres souvenirs et jusqu'à ce qu'Anna en oublie en avoir été le propre témoin. Cela lui permet d'oublier qu'il n'a pas été sélectionné, et toutes les conséquences qui découlait de ce non-choix...
Lors du meurtre des deux paysans, Johann cherche à mon sens à prouver qu'il est capable de cette violence qui lui a été interdite. En égorgeant le couple, il donne corps une dernière fois à son intime conviction : il aurait dû être choisi pour l'expérience. Le passage à l'acte lui permet d'assimiler des images atroces, tel qu'a pu en observer sa sœur. Désormais, il sait ce qu'est la vue du sang, son esprit peut totalement assimiler les souvenirs racontés, jusqu'à les visualiser concrètement dans les moindres détails : son subconscient peut donc totalement les assimiler et se les approprier de manière définitive. Johann est dans ce que l'on nomme le déni, au point le plus ultime. Après viendra le 511, qui affirmera définitivement le processus d’imprégnation à la violence... Ces éléments expliquent également pourquoi, dans les premiers volumes, Johann recherche si activement sa sœur : l'un des deux jumeaux doit disparaître, tout comme l'un des deux monstres...
Tout ceci permet de comprendre complètement la réaction de Johann lorsqu'il se retrouve devant le fameux "Monstre sans nom" à la bibliothèque, ainsi que la fin de sa quête pour retrouver sa sœur. En redécouvrant ce livre, c'est toute sa mémoire réelle que Johan vient de recouvrer : il n'est donc pas le réel monstre, il n'a pas été choisi pour le devenir. D'où sa volonté d'en finir : "que le véritable monstre le mange !" voici pourquoi il demande à sa sœur de tirer. Pour Johann, le véritable monstre n'est autre que Anna/Nina.
Bon en même temps, ce n'est qu'interprétation...
mais, bon, en mon sens , ça semble être cohérent !
Non ?[/quote]
Je n'avais pas tout à fait vu les choses comme ça, mais à mon avis tu dois être très près de la bonne interprétation qui devrait être faite de "Monster"... Mais c'est magistral, comme démonstration. Rappelle-moi : tu as fait des études de psychologie, non ?
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Non non, même pas. ![smile](img/smilies/smile.png)