Bienvenue à tous pour cette deuxième apparition,
Il y avait quelques temps que je souhaitais ré-écrire un petit quelque chose, mais je n'avais malheureusement pas trouvé le temps. Etant libre ce matin, je vais donc rattraper ce retard et revenir vers vous.
Aujourd'hui, j'ai donc décidé d'axer mon intervention sur un point souvent négligé : la distinction des genres.
Trop souvent, les gens font l'amalgame entre Anime et Manga, entre Shonen, Shojo, Seinen et Josei, etc... Néanmoins, il faut savoir que le monde du manga et de la japanimation est bel et bien organisé et regroupe diverses catégories qui, pour une mesure de simplification, doivent englober la globalité des titres sortis.
Tout d'abord, il est important de ne pas confondre Manga et Anime.
Le Manga (ou la Manga pour les puristes) est un genre de bande dessinée japonaise qui a pour support un papier et dont le staff se compose généralement d'un auteur, d'un dessinateur (souvent la même personne), de nombreux assistants et d'un éditeur, chargé de donner son avis en tant que lecteur.
A l'inverse, un support animé requiert une production différente, composée d'un producteur, d'un directeur, d'un directeur artistique, d'un chara-designer, d'un ou plusieurs auteurs, etc, etc... Il vous suffit simplement d'essayer d'envisager la différence entre un roman policier et son interprétation au cinéma en terme de staff. Bref, un anime c'est beaucoup plus de monde, et de nombreux métiers qui n'existeraient pas dans le manga (compositeur musical, doubleurs, etc...).
Pourquoi fais-je une fixette sur le staff afin de différencier Anime et Manga ? Parce que bien souvent, les gens considèrent identiquement un manga et l'anime qui en est issu, ou inversement. Mais c'est presque toujours une erreur.
En effet, l'ambiance d'un anime se transmet souvent à travers la musique d'ambiance et la luminosité ou l'aspect graphique de ses scènes, tandis que le manga insistera sur des planches fixes, force de détail et qui font rester le lecteur. Et si par exemple Mohiro Kitoh est un génie absolu pour dessiner la détresse humaine, ce n'est malheureusement pas le cas de ceux qui ont adapté Bokurano en anime. Fort heureusement, Chiaki Ishikawa est excessivement douée pour imprégner à ses musiques cette ambiance oppressante et mélancolique qui fait le charme de l'anime.
Et si Riichiro Inagaki est capable de placer ses blagues avec un timing parfait, le staff de l'anime d'Eyeshield 21 doit avoir un humour aussi mauvais que le mien...
Enfin, première leçon donc : [b]Ne pas confondre Manga et Anime[/b] (voir le post au-dessus --'). Et de manière générale, préférez toujours le support original. Quand une oeuvre est réalisée, elle est là pour jongler avec les codes de son monde et ces codes ne sont pas toujours bons lorsque retransmis ailleurs.
Animes et Mangas sont répartis en genre dépendant du public qu'il vise. En revanche, si l'animation s'affranchit des ages et va plutôt déterminer l'objectif principal de l'anime, le manga lui se subdivise selon l'age de ses lecteurs.
L'animation japonaise se divise donc en énormément de catégories, mais tout peut à peu près être regroupé sous les dénominations suivantes :
- Action : Pour ceux qui veulent voir de l'action sans réflexion (Ippo)
- Aventure : La quête d'un héros souvent adolescent (One Piece)
- Comédie : Pour rire de tout et n'importe quoi (School Rumble)
- Drame : Parce que la vie n'est pas toujours rose ([b]Ano Hana[/b])
- Ecchi : Pour voir des culottes et des poitrines ([s]Love Hina[/s])
- Hentai : Pour voir en dessous des culottes (Bible Black)
- Historique : Pour en savoir plus sur l'histoire ([b]Hyougemono[/b])
- Magical Girls : Des petites filles qui sauvent le monde grâce à l'amour ([s]Card Captor Sakura[/s])
- Romance : Parce que l'amour, c'est beau (Romeo X Juliet)
- Science-Fiction : Meanwhile, dans un monde pas si différent du notre... ([b]Ghost in the Shell[/b])
- Slice of Life : Parce que la vie de tous les jours, c'est vraiment cool ([s]K-ON![/s])
- Société : Pour critiquer un peu ce monde pourri ([b]Kaiji[/b])
[i]Légende : Ce qui est en gras est vraiment bon, donc à regarder. Ce qui est barré est nullissime, donc à oublier. Ceci n'est que mon avis, mais je serais ravi de l'argumenter si des fans de Love Hina s'en mêlent ^^.[/i]
Ainsi, on peut regrouper tous les animes dans ces catégories, même si certains s'inscrivent parfois dans plusieurs d'entre elles en même temps.
En revanche, les mangas se classent quant à eux par tranche d'âge et sexe du public visé. Bon, au départ, ça doit dépendre de la classification du magazine d'édition, mais cette façon de faire est remise en question en France... On dénombre donc 6 genres principaux :
- Kodomo [i](enfant)[/i] : Comme son nom l'indique, ce sont des mangas pour les plus jeunes, généralement avant 8 ans. On y retrouve des personnages mignons et enfantins, découvrant la vie avec naïveté. Néanmoins, on est très loin d'un Yotsuba, qui lui cherche à s'émerveiller de cette naïveté.
Le meilleur exemple de Kodomo reste [b]Chi, une vie de chat[/b].
- Shonen [i](jeune garçon)[/i] : Adressé cette fois-ci aux adolescents de sexe masculin, le Shonen a eu ses lettres de noblesse en France suite à l'engouement pour One Piece, Naruto, Bleach et Dragon Ball. En revanche, si c'est le genre le plus connu, cela n'en fait ni le meilleur, ni le plus lu au Japon.
Sinon, le Shonen est souvent ultra-classique, mêlant combats et aventure avec la volonté de se dépasser et l'importance de l'amitié. Bref, ce qu'il faut aux jeunes pour être heureux.
Il est de coutume de dire que le shonen actuel n'est au final qu'une énième déclinaison de [b]Jojo's Bizarre Adventure[/b], je vous incite donc à le lire 
- Shojo [i](jeune fille)[/i] : Aux antipodes du shonen, on situe généralement le shojo, genre donnant la part belle aux amourettes et à la recherche du prince charmant comme but d'une vie. Je suis loin d'être un expert, mais j'ai tendance à croire que le shojo dévalorise la femme, en cataloguant la fille comme un objet de désir de tous les garçons et lui offrant souvent le choix, ou simplement en la rendant amoureux d'un beau gosse qui verra en elle la femme de sa vie au premier coup d'oeil. Comme si au final, l'important était juste qu'elle soit amoureuse pour être heureuse et qu'au final tout acte qu'elle accomplirait à coté ne serait que futilité. Bref, cette éloge de l'amour comme seul moyen d'être heureux pour une demoiselle et cette recherche de la pureté sans penser au plaisir, je trouve ça dégradant.
Voilà en gros pourquoi je n'aime pas les shojos classiques. Je ne pourrais donc que vous renvoyer vers des shojo un peu moins lisses, voire carrément hors bornes, qui cherchent avant tout à décrire une réalité trop souvent voilée. Mais souhaitant tout de même respecter le genre amoureux, je ne citerais donc malheureusement pas de Kaori Yuki ou de Keiko Suenobu, pourtant deux excellentes auteures. A la place, je vous conseille l'excellent [b]Honey and Clover[/b], une histoire d'amour et de haine un peu plus réaliste qu'à l'habitude.
- Seinen [i](jeune adulte)[/i] : Le Seinen étant mon genre de prédilection, je ferais très probablement un article complet dessus à l'occasion pour m'étendre un peu sur cette merveille. Pour faire simple, le seinen s'affranchit des limites du shonen et offre ainsi à ses oeuvres une vraie profondeur, leur permettant de faire resurgir des sujets brûlants ou d'apporter une vraie cohérence à l'histoire. Mais le seinen, c'est aussi des critiques sociétaires, des histoires poignantes ou des morceaux de vie. En s'adressant à un public adulte, on peut enfin raconter des histoires intéressantes ou simplement observer avec émerveillement ou dégoût.
La diversité de ce genre est telle qu'on peut y retrouver des oeuvres aussi extraordinaires qu’écoeurantes (Syndrome 1886, Charisma) que des merveilles de simplicité et de bonheur (Aria, Yotsuba).
Bref, c'est LE genre à lire absolument si vous voulez un peu de qualité, et tout le monde vous le dira. Il y a tellement d'excellents seinens et dans des styles si différents que je ne saurais que vous conseiller de lire, mais j'ai coutume d'en considérer comme totalement exempt de défauts et appréciable par n'importe qui, et il s'agit de [b]Le Nouvel Angyo Onshi[/b].
Bonne lecture !
- Josei [i](femme trentenaire)[/i] : Oui, vous avez bien lu... Il existe des mangas destinées aux jeunes trentenaires afin qu'elles puissent s'y retrouver dans ce moment charnière de leur vie. En effet, au Japon, les 30 ans sont un pallier souvent excessivement difficile pour les femmes, surtout vu le taux de célibataires. N'oublions pas qu'on vit dans une société très stricte où la femme parfaite ferme sa gueule et obéit à son époux... Pour accompagner leurs compagnons dans ce passage, les mangakas avaient donc coutume de raconter des histoires où le but de la femme était avant tout de s'épanouir et de (re)trouver le bonheur par elle-même. Le Josei a perpétué cette tradition, mais s'adresse désormais à toutes les femmes, dès 18 ans.
A l'inverse du shojo, on cherche donc à s'épanouir et à vivre plus qu'à aimer, l'amour étant parfois une malédiction ou un bonus. Mais Dieu que c'est bien fait ! On y retrouve l'honnêteté et l'authenticité des auteures conjuguées avec un message d'espoir. De mon point de vue, le Josei est le genre avec la qualité moyenne la plus haute, parce qu'au final le nombre d'oeuvre sorties est relativement minime et que toutes sont appréciables, voire bouleversantes.
Il y a un Josei dans mon top 5 et c'est normalement celui que je vous aurais cité, mais son adaptation animée étant encore supérieure, j'y reviendrais un autre jour. A la place, je vous recommanderais explicitement [b]Solanin[/b], une histoire merveilleuse de réalisme et de puissance sur un couple tout ce qu'il y a de plus banal, mais qui nous ressemble tellement.
- Hentai [i](pervers)[/i] : Le Hentai est de très loin le genre le plus controversé du manga. S'il est le plus lu et édité dans le monde (60% de la production de manga se range sous ce genre), il est très souvent décrié parce que "Oh le pervers, il lit du hentai pour se masturber !". Sachant que je suis sur un site avec cette même mentalité, je ne m'attarderais pas sur ce point, mais sachez que vous avez méchamment tort. Si vous aviez un peu lu de hentai (et les bons, pas vos gif animées), vous sauriez que c'est un genre respectable avec quelques très grands auteurs. M'enfin.
Pour les curieux, je vous incite à lire Kyoshiro Inoue si vous avez envie de réfléchir et de ressentir le malaise qu'il y a derrière l'incitation à la perversion au Japon et sinon Takuto pour rire un bon coup.
Voilà, désormais vous devriez donc être capable de catégoriser un petit peu mieux vos lectures ou visionnages !
Je passe donc à la seconde partie qui consiste à vous présenter un manga qu'il faut avoir lu dans sa vie d'otaku, si vous envisagez de prétendre à ce titre
.
Cette fois, il nous a été proposé par [url=http://www.wonaruto.com/membres/240299/Sharingansama/]Sharingansama[/url] que je me permets de quoter ici avant d'y rajouter mon avis.
[quote][i]Bonjour ![/i]
Je suis déjà ravie d'avoir vu que tu as créé un topic de ce genre dans la section "Manga" du Forum. Cela apporte un petit vent de fraîcheur et me permettra de me cultiver encore un peu plus sur la culture manga. Ayant vu que nous pouvions proposer nous-mêmes les œuvres que nous désirons partager, je me permets donc de te l'envoyer par Mp.
Il s'agit du manga [b]Hikaru no Go[/b] que tu dois connaître, je pense. Et comme il est permis de faire un petit texte, je ne vais pas me gêner.
Apprendre un jeu millénaire aux enfants et donner une vague d'engouement pour le jeux de Go ? C'est un pari réussi par Takeshi Obata au dessin et Yumi Hotta au scénario.
L'histoire nous transporte à Tokyo, dans notre époque moderne. On y rencontre un jeune garçon nommé Hikaru Shindô qui trouve dans le grenier de son grand-père un goban (plateau de go). Ce dernier est possédé par Fujiwara Sai, un ancien joueur de go de l'époque Heian, hantant maintenant le plateau de jeu. Ce dernier est d'ailleurs celui qui apprit cet art au célébrissime Honinbo Shuusaku, encore reconnu maintenant comme l'un des meilleurs joueurs de tous les temps.
Nous accompagnons donc Hikaru dans sa découverte du jeu qui progresse petit à petit en poursuivant un rival : Touya Akira. L'histoire tourne principalement autour de la poursuite de ses deux personnages. Hikaru poursuivant Akira, qui lui même poursuit Sai. Ce dernier d'ailleurs veut maîtriser une séquence de coup ultime : le Coup Divin.
C'est d'ailleurs là la première force du manga. Le réalisme. Ici, pas de progression affolante ni de retournement de situation mirobolant. Le héros, Hikaru progresse par échelon et perd même plus qu'il ne gagne. La direction technique des parties, appuyée par Yukari Umezawa, joueuse professionnelle de cinquième dan renforce encore le réalisme et la dynamique de l’œuvre.
Tout est vraiment bien travaillé dans ce manga, que ce soit le dessin, l'émotion retranscrite et même les personnages; car même si Hikaru et Akira sont les têtes d'affiches, certains personnages ne sont pas sans reste, notamment Ogawa, Su-Yong ou Kuwabara.
Très poétique, cette œuvre est donc une véritable symphonie de délice et de passion. C'est avec curiosité et intérêt que nous nous trouvons mêmes a vouloir essayer le jeu de go par nous mêmes. Je n'ai plus qu'une chose à dire : Bonne Partie ![/quote]
Le texte parle par lui-même et je n'aurais probablement pas fait mieux. En revanche, mon expérience personnelle m'a permis d'avoir quelques infos supplémentaires à rajouter.
Tout d'abord, il faut savoir que si notre amie parle d'Hikaru no Go, ce n'est ni une coïncidence, ni du mauvais goût. En effet, en 2007, un sondage fait chez les plus grands collectionneurs de manga de Manga Sanctuary (donc des gens qui avaient une certaine culture) faisait d'Hikaru no Go le second meilleur shonen de tous les temps. Ceci étant dit...
De plus, il est très probable que Takeshi Obata vous dise quelque chose. En effet, le dessinateur d'Hikaru no Go est également celui de Death Note et Bakuman (ou Ral D Grad, une oeuvre méconnue et mauvaise, mais absolument superbe graphiquement). Il était également présent lors de la Japan Expo 2008, où j'avais eu l'occasion de discuter avec lui, principalement d'Hikaru no Go d'ailleurs.
J'en profite pour signaler l'importance majeure d'Asumi Nase dans l'oeuvre, qui représente en fait Yukari Umezawa dans sa jeunesse
.
Enfin, cette oeuvre donne réellement envie de jouer au go ! Je m'y suis moi-même mis après l'avoir lue et ce fut également le cas d'un ami qui est désormais dans les 20 meilleurs joueurs français... Alors si vous aimez réfléchir ou simplement apprécier une histoire bien écrite, n'hésitez plus et ruez-vous sur [b]Hikaru no Go[/b] !
Pour la prochaine fois, j'ai beaucoup d'idée sur ce que je pourrais vous proposer, mais j'ai peur que ça se termine en monologue et j'ai tout de même envie d'interagir un peu avec vous. Pour celà, je vous propose donc de choisir entre :
1° Un shonen un peu particulier, qui a eu un succès gigantesque au Japon mais aucun en France.
2° Un shojo autour d'un héros qui cherche à tuer son père.
3° Un seinen qui réussit à rendre superbe graphiquement et émotionnellement même les pires atrocités.
4° Un seinen sur la vie d'un homme qui la consacre aux autres.
5° Un one-shot sur la beauté des choses les plus simples.
A vous de choisir pour la prochaine fois !
Enfin, cette fois-ci, j'ai envie de commencer un nouveau truc idiot qui consistera à mettre quelques musiques d'animes qui m'ont vraiment bouleversé ou complètement emporté ! Le but est simplement de vous faire écouter de la bonne musique et de propager un peu mon amour pour tout ce qui touche à la japanimation et qui est bien 
Cette fois-ci, je vous ai donc mis mes trois musiques préférées d'anime, histoire que vous puissiez un peu mieux me cerner. Si la seconde est forcément biaisée, due au fait qu'elle est excessivement bien insérée dans l'anime, la première est juste extraordinaire au niveau de la complexité et du rendu !
Quant à la troisième, je n'ai pas eu besoin de voir l'anime pour devenir un fan absolu de cette chanson...
[url=http://www.youtube.com/watch?v=XESreJjGx-I]1° [i]Lithium Flower[/i], ending de [b]Ghost in The Shell ; Stand Alone Complex[/b][/url]
[url=http://www.youtube.com/watch?v=wE6jzP2FLIU]2° [i]Secret Base ~ 10 years after Version[/i], ending d'[b]Ano Hi Mita Hana No Namae O Bokutachi Wa Mada Shiranai[/b][/url]
[url=http://www.youtube.com/watch?v=i8wghCdMncU]3° [i]Resucitated Hope[/i], ending de [b]Gosick[/b][/url]
Une fois de plus, je serais ravi de lire et de répondre à vos commentaires constructifs !
Et si comme Sharingansama vous voulez partager votre manga préféré, n'hésitez pas à me MP.
Je vous laisse donc sur ces belles paroles (ou musiques) et je m'en retourne mater le film 3 de Madoka histoire de comprendre toutes les symboliques.