[b]De manière générale j'aimerais apporter des précisions:[/b]
La prostitution n'est pas la vente de son corps, ni de sa beauté.
La prostitution est tout précisément et très officiellement une prestation de service. L'éthique du corps n'est donc pas en jeu
Le proxenetisme et le profit généré par la prostitution d'un autre, sous forme d'entreprise commerciale par exemple, ce n'est pas en soi de la traite humaine, de l'esclavagisme.
[b]Ryuuchan:[/b]
Le monde manichéen du gentil face au méchant ne marche pas dans ce sujet.
La prostitution est si vastement défini qu'on pourra y trouver des prostituées sainte comme Balzac en avait inventé et inversement les pires produits de la corruption morale; faites de vices et de crimes
Pareillement, clients ou proxenetes peuvent être de vrais anges, tels qu'ils sont définis, par la loi dans le cas du proxo. Tu le saurais si tu t'étais donné la peine de chercher, l'amant amoureux d'une prostitué est un proxénète, les membres de la famille d'une pute, qui vivent ensemble sont proxenete, celui qui loge la pute est un proxenete... Tous ceux qui n'abandonnent pas la pute à l'isolement forcé par la pensé bourgeoise sont proxénètes.
Concernant le client; un gamin de 16ans avait écrit cette lettre à une époque qui n'est plus la notre:
«[i]Mon cher petit grand-père,
Je viens réclamer de ta gentillesse la somme de 13 francs que je voulais demander à monsieur Nathan, mais que maman préfère que je te demande. Voici pourquoi. J’avais si besoin de voir une femme pour cesser mes mauvaises habitudes de masturbation que papa m’a donné 10 francs pour aller au bordel. Mais 1° dans mon excitation j’ai cassé un vase de nuit, 3 francs 2° dans cette même émotion, je n’ai pas pu baiser. Me voici donc [Gros-Jean] comme devant, attendant chaque heure d’avantage pour me vider et en plus les trois francs du vase. Mais je n’ose pas redemander sitôt de l’argent à papa et j’ai espéré que tu voudrais bien venir à mon secours dans cette circonstance qui tu le sais est non seulement exceptionnelle mais encore unique : il n'arrive pas deux fois dans la vie d'être trop troublé pour pouvoir baiser[/i].»
Plus tard, devenu homme et écrivain célèbre, il écrivait:
«[i]Il en est aussi de ces plaisirs solitaires, qui plus tard ne nous servent qu’à tromper l’absence d’une femme, à nous figurer qu’elle est avec nous. Mais à douze ans, quand j’allais m’enfermer pour la première fois dans le cabinet qui était en haut de notre maison à Combray, où les colliers de graine d’iris étaient suspendus, ce que je venais chercher, c’était un plaisir inconnu, original, qui n’était pas la substitution d’un autre.[/i]»
j'aurais pu citer Baudelaire aussi, pour donner ce sentiment que des hommes qui ont aimés des putes, d'une certaine manière, ont pu aimer les femmes comme peu le peuvent.
Dans cette affaire de sexe, de désir de l'autre, de son corps; l'argument de la dignité et du respect ne peut être brandi que par un coeur flétri. Celui de ces bourgeoises féministes, vivants dans l'ombre de leur mari et de leurs rentes, celui qui n'a jamais éprouvé sa propre dignité.