"On glose depuis une dizaine d'années sur de soi-disant blocages de l'islam. De prétendus spécialistes nous annoncent l'apocalypse tous les quatre matins. Et plus prosaïquement : les libertés individuelles et la religion ne feraient pas bon ménage. Et pourtant, en banlieue parisienne, dans le fameux 9-3 à Sevran, territoire dit de toutes les peurs, surtout médiatiques, un jeune imam vient d'y célébrer, le 18 février dernier, un mariage gay. Une union entre deux personnes de même sexe, Ludovic Mohammed Zaheb et Qiyaam, des hommes en l'occurrence ! Musulmans, de surcroît, comme dirait l'autre. Oui, mais, diront les scrogneugneux, une hirondelle ne fait pas le printemps... musulman.
C'est à l'initiative de l'association Homosexuels musulmans de France que ce progrès a été accompli. Depuis plusieurs années, des mouvements gay accueillent des musulmans. La nouveauté aujourd'hui réside dans l'autonomie des gays musulmans à s'organiser. On peut être croyant et homosexuel. Cela va de soi. Même si l'on sait que les religions monothéistes réprouvent l'homosexualité, le besoin de spiritualité transcende évidemment l'orientation sexuelle.
Depuis près de 10 ans, c'est le cas à Londres, où, dans le quartier de la City, des musulmans homos se réunissent et prient le même dieu que les hétéros. Aux États-Unis, les Muslims For Progressive Values sont passés en quatre ans, selon le Huffington Post, de quelques amis à un millier de membres qui pratiquent d'Atlanta à Los Angeles. Des imams gay célèbrent également des mariages. Pour nos lecteurs profanes, l'excommunication n'existe pas dans la religion musulmane. On est musulman si on se déclare tel et qu'on reconnaît l'unicité divine et Mohamed comme prophète. Il n'existe aucune autorité, ni pape ni pope, qui exclut de la communauté des croyants pour tel ou tel comportement.
N'en déplaise à certains, les gays sont des musulmans comme les autres !"
source : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/ … 07_421.php